Bonjour à vous tous et plus que jamais restons mobilisés !
Plus que jamais…l’absence des microstructures se fait sentir. La plupart des êtres humains ont ressenti l’effet de la pandémie qui les a atteints dans leur corps, dans leur mental et dans leur vie sociale. Les plus fragiles vont souffrir encore plus. Il en est ainsi des personnes dépendantes de produits ou de comportements addictifs.
Nous avons pu noter lors de nos entretiens pendant cette période, de nombreuses situations cliniques compliquées :
• augmentation des consommations = alcool et THC, tabac ;
• rechute d’addiction ;
• apparition de tr. addictifs = alcool, jeux vidéo, anxiolytiques ;
• aggravation et apparition de troubles du comportement alimentaire ;
• syndrome de manque par manque de produits ;
• violence familiale, violence de rue ;
• aggravation du repli sur soi, de l’enfermement psychologique ;
• arrêt des projets de soins résidentiels = cure sevrage et post cure, autres CTR ;
• arrêt des projets de réinsertion professionnelle ;
• certains patients n’osent pas revenir dans les structures de soins ou structures sociales.
La liste n’est sûrement pas terminée…
D’autres domaines en rapport avec la santé sont également impactés par la période Covid19 comme les troubles de santé psychique, les dégradations sociales, la gériatrie, etc.
La réponse thérapeutique est sans équivoque : elle est pluridisciplinaire et doit être accompagnée de moyens.
Soignants de premier recours, nous avons attendu le démarrage des microstructures avec impatience. Les instances de tutelles (ARS, CNAM) ont été mobilisées sur d’autres fronts laissant planer un silence pesant pendant plusieurs mois. Nous avons demandé un démarrage en juin, puis septembre. Une réponse récente a été : en octobre puis maintenant en novembre…Il semble que tout ne soit pas encore calé concernant des détails du financement par la CNAM. Gardons espoir et faisons confiance.
En attendant, en Bourgogne Franche-Comté, il s’agit d’une perte de chances pour nos patients, de se soigner, avec parfois des conséquences graves (notamment overdoses, suicides, violences) . Beaucoup d’équipes ont entrepris, pour les situations les plus difficiles, des soins de type microstructure. Mais avec quel financement ? Il est inadmissible que le bénévolat prévale quand tout aurait dû être pris en charge depuis plusieurs mois. La rétroactivité espérons-le, sera de mise.
Je souhaite que les MSMA démarrent au plus vite et que nous ayons la possibilité de nous retrouver avec les moyens nécessaires pour faire des soins adaptés à nos patients.
Bernard CAULE, Coordinateur Médical MSMA